En Nouvelle-Calédonie, les mâles de cette espèce présentent deux types de coloration ; soit presque entièrement noirs - avec la partie inférieure de la tête bleu ou vert brillant - soit beaucoup plus ternes, avec le corps plutôt brun-jaune ou légèrement rougeâtre. Lorsqu'ils présentent ce patron de coloration, des reflets vert-orangés sont plus ou moins visibles sur la partie inférieure de la tête et les nageoires dorsales sont légèrement orangées. Les femelles, quant à elles, sont de couleur brun-jaune avec deux bandes longitudinales noirâtres le long du corps.
S. pelewensis est la plus grande espèce de Stiphodon présente en Nouvelle-Calédonie. Les plus gros spécimens peuvent atteindre, voire légèrement dépasser, les 6 cm avec une taille moyenne d'environ 5 cm.
Les mâles se différencient très facilement des femelles de par leur coloration. Les femelles possèdent deux bandes longitudinales noires, absentes chez les mâles. Ces derniers peuvent avoir deux patrons de coloration : un noir avec la tête bleue et un autre plus clair, jaune-brun voire quelques fois rouge-orangé.
Il existe 4 autres espèces de Stiphodon en Nouvelle-Calédonie : Stiphodon mele - Stiphodon rutilaureus - Stiphodon sapphirinus et Stiphodon semoni. Il est relativement simple de différencier les mâles de chacune de ces espèces. En effet, les mâles de Stiphodon pelewensis sont facilement identifiables lorsqu'ils présentent une coloration noire avec des joues bleu-vertes. C'est la seule espèce ayant ce patron de coloration en Nouvelle-Calédonie. C'est également une espèce assez grosse par rapport aux autres espèces de Stiphodon présentes en Calédonie. Chez cette espèce, les individus peuvent atteindre les 6 cm, ce qui n'est jamais le cas des Stiphodon sapphirinus et Stiphodon mele qui ne dépassent que très rarement les 3 cm une fois adultes. Stiphodon rutilaureus, quant à lui, ne semble pas dépasser les 5 cm. Toutefois, la différence avec cette espèce n'est pas toujours évidente lorsque les mâles de Stiphodon pelewensis présentent une coloration rougeâtre. La différence entre les deux peut alors se faire grâce aux nageoires dorsales et caudale. Chez Stiphodon rutilaureus, la nageoire caudale est toujours rouge alors que chez Stiphodon pelewensis, elle a tendance à être beige-jaune et tachetée de noir-brun voire complètement noirâtre. De plus, chez S. rutilaureus, la première nageoire dorsale est toujours rouge, avec des ponctuations blanches et noires, tandis que la deuxième possède une large bande noire sur la sa partie supérieure. Chez Stiphodon pelewensis,lorsque les mâles ont le patron de coloration rougeâtre, la première nageoire dorsale est plutôt orangée avec les rayons bruns alors que la seconde nageoire est généralement brune avec un liseré légèrement orangé sur la partie supérieure. Pour finir, Stiphodon pelewensis se différencie facilement de Stiphodon semoni. Les mâles de cette dernière espèce présentent une longue bande bleu-verte métallisée sur toute la longueur du corps (du museau au pédoncule caudal), ce qui n'est pas le cas des mâles Stiphodon pelewensis qui, eux, ont uniquement la partie inférieure de la tête colorée de bleu ou de vert. En revanche, il est difficile de différencier les femelles Stiphodon entre elles.
Omnivore, cette espèce se nourrit d’algues et de petits invertébrés qu’elle trouve en raclant le substrat rocheux.
En Calédonie, cette espèce fréquente des habitats variés selon les localités. Dans le Nord-Est, on la retrouve principalement dans des zones avec un léger courant. Elle vit posée sur les rochers et les dalles au niveau des grandes flaques au pied, ou au dessus, des radiers et petites cascades. Dans les rivières et les creeks du Sud, elle fréquente plutôt des zones calmes, le long des berges, avec peu voire pas de courant. On l'observe alors au milieu des débris végétaux (branchages, feuilles mortes) et là où les galets sont recouverts d'algues.
L’espèce est amphidrome. Après la reproduction, qui a lieu en eau douce, les larves dévalent la rivière vers la mer où elles ont une vie planctonique. Ces dernières recoloniseront et remonteront les rivières et les creeks au stade juvénile.
Cette espèce a une large répartition. On la retrouve de Palau jusqu'en Nouvelle-Calédonie, en passant par la Papouasie Nouvelle-Guinée, la Micronésie, l'Indonésie, le Nord Est de l'Australie (Queensland), les iles Salomons et le Vanuatu. Sur le caillou, elle est principalement présente sur la côte Est et le Sud de la Grande Terre. C'est dans le Nord-Est qu'elle est la plus abondante. Dans le Sud, elle est beaucoup moins fréquente sauf à certains endroits où l'on retrouve des groupes plus ou moins importants d'individus (voir carte de répartition ci-dessous).
Le corps est allongé, le museau arrondi et la bouche légèrement infère. La première nageoire dorsale possède 6 rayons épineux. Chez les mâles, les 3ème et 4ème rayons sont plus longs. La seconde dorsale a 1 rayon épineux et 9 à 10 rayons mous. La nageoire anale possède 1 rayon épineux et 9 à 11 rayons mous, les pectorales ont généralement 14 à 16 rayons et la caudale 13. On retrouve 10 à 11 écailles en série transversale postérieure, 12 à 17 en série transversale antérieure et 32 à 37 en série latérale. Il y a 9 à 17 écailles prédorsales.
Espèce protégée en province Nord.
Longtemps appelée Stiphodon atratus, et considérée comme une espèce à part entière, celle-ci s'est finalement avérée être la même que Stiphodon pelewensis. C'est pourquoi, depuis 2015, le nom S. atratus a été placé comme synonyme de S. pelewensis, ce dernier étant aujourd'hui le nom valide.
Stiphodon pelewensis a été décrit en 1936 (Herre, A. W.). Le nom "pelewensis" vient du dérivé Pelew (Palau), la localité type de cette espèce, et du suffix -ensis, ce qui signifie le Stiphodon de Palau. La République de Palau est un pays insulaire situé dans l'ouest de l'Océan Pacifique, au dessus de la Papouasie - Nouvelle-Guinée.
Ordre des Perciformes --- Famille des Gobiidae --- Sous-famille des Sicydiinae --- Genre: Stiphodon --- Espèce: pelewensis
P. Keith, C. Lord & K. Maeda (2015). Indo-Pacific Sicydiine Gobies. Biodiversity, life traits and conservation.
P. Keith, G. Marquet, C. Lord, D. Kalfatak & E. Vigneux (2010). Poissons et des crustacés d'eau douce du Vanuatu.
G. Marquet, P. Keith & E. Vigneux (2003). Atlas des poissons et des crustacés d'eau douce de Nouvelle-Calédonie. Patrimoines Naturels, 58 : 282 p.
R. E. Watson (1996). A review of Stiphodon from New Guinea and adjacent regions, with descriptions of five new species (Teleostei: Gobiidae: Sicydiinae).