Chez cette espèce, les mâles peuvent avoir des couleurs vives, surtout en période de reproduction. Il n'est donc pas rare de voir des mâles bleu-vert sur les côtés avec la nageoire caudale rouge et le dos noir et blanc, ce qui les rend très facilement identifiables. Attention toutefois, les mâles ne présentent pas toujours ces couleurs "flashy" et il arrive qu'ils soient plutôt brun-jaune voire marron. Les femelles sont en revanche toujours ternes avec un corps plutôt brun. Parfois, leur dos laisse apparaitre sept bandes transversales brun clair, au tracé plus ou moins sinueux et plus ou moins distinct. De manière générale, le corps est allongé et sub-cylindrique. La bouche est en position infère et le museau arrondi. Il y a deux nageoires dorsales. La première possède 6 rayons épineux, les 3ème et 4ème rayons étant généralement plus longs. La seconde nageoire compte 1 rayon épineux et 9 à 10 rayons mous. Les nageoires pelviennes forment un disque qui sert de ventouse. La nuque et le ventre sont pourvus d'écailles. Les écailles de la partie antérieure du corps (vers l'avant) sont plus grandes que celles des flancs (sur les côtés) et du pédoncule caudal.
La taille moyenne des adultes est comprise entre 10 et 13cm.
Les mâles se différencient des femelles par des couleurs plus vives, surtout en période de reproduction. Ils sont alors bleu-vert sur les côtés et leur nageoire caudale est rouge. Les femelles en revanche sont plutôt ternes, avec un corp brun. Au niveau morphologique, il est également possible de différencier mâle et femelle grâce à leur papille génitale. Celle du mâle est de forme plutôt triangulaire et aplatie tandis que chez la femelle, elle est à peu près cylindrique avec une extrémité large portant des structures fibreuses.
Il existe une deuxième espèce de Sicyopterus en Nouvelle-Calédonie: Sicyopterus sarasini. Bien qu'étant très proche de Sicyopterus lagocephalus, il est relativement facile de différencier ces deux espèces. La plus commune, Sicyopterus lagocephalus, possède deux bandes noires sur sa nageoire caudale. Ses écailles sont également plus grandes sur la partie antérieure du corps que sur la partie postérieure. Chez Sicyopterus sarasini, c'est l'inverse. Les écailles sont plus petites à l'avant du corps et plus grandes à l'arrière. De plus, les bandes noires sur la nageoire caudale sont absentes. La coloration vive des mâles Sicyopterus lagocephalus est également un critère infaillible pour la différenciation de ces deux espèces. En effet, que ce soit les femelles ou les mâles Sicyopterus sarasini, leur couleur est toujours plus terne avec un corps jaune-brun pourvu de 7 à 12 bandes transversales plus foncées.
C'est une espèce benthophage. Elle se nourrit d'algues et de diatomées qu'elle trouve en raclant les galets et les blocs.
Cette espèce apprécie particulièrement les zones avec beaucoup de courant. Toutefois, on la retrouve aussi bien dans les rapides que dans les trous d'eau, là où l'eau est claire et bien oxygénée. Grâce à sa ventouse ventrale, elle est capable de se déplacer et de s'accrocher aux blocs et galets malgré le puissant courant. Elle est également capable de franchir des obstacles naturels tels que les cascades, ce qui lui permet de remonter les cours d'eau jusqu'à des altitudes importantes.
Cette espèce est amphidrome. La reproduction a lieu en eau douce puis, les larves rejoignent l'estuaire et la mer pour y subir différentes métamorphoses avant de revenir coloniser les rivières et d'y poursuivre leur vie d'adulte. Les femelles pondent plusieurs dizaines de milliers d'ovules. Le développement embryonnaire se fait en eau douce. Une fois terminé, les larves sont entrainées par le courant jusqu'à la mer où elle poursuivront leur développement jusqu'à atteindre le stade de juvénile (entre 130 et 240 jours en mer). C'est à ce stade que les jeunes remontent les rivières pour y passer le reste de leur vie.
Cette espèce a une très large répartition géographique. On la retrouve à l'Ouest de l'Océan Indien, des Comores à l'île de la Réunion, et dans le Pacifique, du Japon à la Polynésie Française en passant par le Vanuatu et la Nouvelle-Calédonie. Sur le caillou, on la retrouve un peu partout, et principalement dans le Nord-Est, entre Hienghène et Pouebo où elle est abondante.
Espèce protégée en province Nord.
Cette espèce a été décrite en 1770 par Pallas.
Ordre des Perciformes --- Famille des Gobiidae --- Genre: Sicyopterus --- Espèce: lagocephalus
P. Keith, G. Marquet, C. Lord, D. Kalfatak & E. Vigneux (2010). Poissons et des crustacés d'eau douce du Vanuatu
G. Marquet, P. Keith & E. Vigneux (2003). Atlas des poissons et des crustacés d'eau douce de Nouvelle-Calédonie. Patrimoines Naturels, 58 : 282 p.